lundi 23 septembre 2013

Où l'on rencontre l'élite qui fait envie

On en parle, on en cause, on se congratule: les sports collectifs français se portent bien. Les basketteurs français viennent de remporter le championnat d'Europe, les handballeurs sont doubles champions olympiques, les rugbymen sont vice-champions du monde (certains ont tendance à l'oublier). Bon, il y a aussi le foot mais c'est une autre histoire.
Ce qu'on a (re)découvert, c'est le sport féminin, notamment grâce à la médaille d'argent des "Braqueuses" en basket à Londres. On parle aussi des Lyonnaises en football, les handballeuses sont un peu en retrait. Moi, en tant que journaliste sportive, je suis allée voir du rugby. Mais pas pas n'importe lequel: du rugby féminin.


 Un ballon de rugby avec une petite fleur. Ma foi, est-ce vraiment la peine de rajouter cela? On ne met pas de petit camion avec celui des garçons pourtant. Ou m'aurait-on menti? Peut importe parce que ce week-end, j'ai assisté à un très beau moment. Parce que le rugby féminin est certes différent mais tout aussi spectaculaire et acharné que celui de ces messieurs. Alors, chez elles, l'élite, c'est le Top 10, pas le Top 14. Chez elles, il y a peu de public: la famille, les amis. Dommage, elles méritent mieux. Il faut dire aussi que c'est le dimanche matin à 11h. Et alors? Le Nord-Pas-de-Calais est une terre sportive, on le sait. Mais savait-on qu'à Villeneuve d'Ascq, nous avons une équipe vice-championne de France. Pour être honnête, je l'ignorais jusqu'à ce qu'on m'y envoie en reportage.



(NB sur cette photo, le ballon au premier plan n'est bien sûr pas celui qui est en jeu, les filles se le disputent)

Les filles du LMRCV sont pensionnaires du Top 10. Mieux que ça, elles sont vice-championnes de France. Et pour mon premier match de rugby en tant que journaliste, elles m'en ont mis plein les mirettes. Le rugby reste le rugby, à la fois rugueux et élégant. Après tout, l'une a pris un violent plaquage qui l'a laissée sonnée pendant deux petites minutes (après, elle s'est levée et s'est remise à courir comme si de rien n'était). L'autre a eu un doigt carrément retourné: ça fait tout bizarre de voir un doigt partir à l'opposé de ce qu'il devrait. Et à la fin, il y a même eu une bagarre. Une petite, certes, et un des entraîneurs présents m'a dit que c'était la première fois qu'il en voit une depuis qu'il travaille avec des filles, mais quand même. Pour finir, une victoire éclatante du LMRCV (44 à 12, contre La Valette, dans le Var) avec des essais, collectifs et solitaires, des courses fantastiques, des mêlées acharnées, des pénalités, des drops, etc...
Alors j'ai une question: pourquoi diable le sport féminin est-il aussi ignoré? Après tout, il est aussi spectaculaire, aussi disputé, aussi palpitant, en un mot, aussi beau que celui de ces messieurs! Au fait, le prochain match à domicile du LMRCV, c'est le 13 octobre au stade Emmanuel-Théry. Avec un peu de chance, on m'y renverra. En tout cas, je reviendrai.

Reportage dans la Voix des Sports ce lundi et en page Lille Métrosports ce mardi

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